Spirales de vie
Dans la grâce d’un lâcher-prise, dans un frémissement de peau et d’âme, il nous arrive de « tomber dedans » : le mouvement perpétuel décrit par les taoïstes, la danse de la Vie, le rythme de l’univers qui pulse en nous… l’ivresse du mouvement spiralé, qu’il soit délicat ou tourbillonnant.
Tige qui se déploie en spirales, ADN, galaxie, avancée hélicoïdale des spermatozoïdes, cyclone, empreinte digitale, vortex d’eau tourbillonnante, croissance des os, éclosion d’une rose, forme de nos fascias, suite de Fibonacci… la spirale habite notre monde.
« Le symbolisme de la spirale est opposé au cercle », selon Roland Barthes dans L’obvie et l’obtus. « Le cercle est religieux, théologique. La spirale, comme le cercle déporté à l’infini est dialectique. Sur la spirale, les choses reviennent mais à un autre niveau : il y a retour dans la différence, non ressassement de l’identique. La spirale règle la dialectique de l’Ancien et du Nouveau. » A l’image de Vajrafly, la « double spirale », membre de la tribu des Elfik Cosmik qui incarne le changement dans le jeu du Tribal Tarot, le mouvement spiralé nous porte dans « l’harmonie chaotique » (Delphine L’Huillier – Tribal Tarot). La spirale est alors symbole et expérience même de notre évolution perpétuelle jusqu’à contenir notre « mémoire du devenir » (titre de l’article de Pol Charoy et Imanou Risselard – Génération Tao n°14).
Photo : KaroliK