Place aux jeux de développement personnel!
J’ai découvert le jeu, en tant qu’outil de développement personnel, à travers les éditions du Souffle d’Or puis le festival créé par Christine Gatineau (1). Sur sa demande, j’ai commencé à inventer des tirages afin de promouvoir les jeux dont les auteurs ne pouvaient assurer directement l’animation, en parallèle d’une utilisation thérapeutique de ces outils au sein de l’Art’elier de mon amie, la plasticienne Catherine Cluzel-Buron. De ces expériences chorales est née l’idée d’un manuel qui viserait à stimuler la créativité au quotidien, grâce aux interactions de l’expression artistique spontanée et des supports projectifs que sont les jeux. Car en véritables miroirs, les jeux nous permettent de découvrir depuis l’extérieur ce qui se passe à l’intérieur de nous.
Transculturels, transgenres et transpersonnels, les outils ludiques sont des formes symboliques révélatrices de situations, comportements ou tendances psychologiques universels. Ce qu’elles nous donnent à voir reste à la libre interprétation de notre Soi ou de notre ego, avec pour effet secondaire récurrent le déclenchement de prises de conscience, voire de synchronicités. Si elles réussissent là où l’humain échoue, c’est parce que ce support de projection n’est pas d’ordre transférentiel. En d’autres termes, si un tirage suggère que je me comporte en enfant avide ou capricieux, je ne l’accuserai pas de me juger comme mon père ou ma mère, d’autant plus qu’il me donne la possibilité de ne pas le croire parce qu’il n’est qu’un jeu…
Jouer nous renvoie donc à l’enfance, idéalement pour le meilleur, ce qui se traduit par une exploration curieuse du monde, tant cognitive que sensorielle. Une carte peut se regarder, se lire, mais aussi s’incarner ; le concept qu’elle illustre se déploie alors dans un espace perceptif multidimensionnel qui fait de notre corps-robotisé un complexe organique vibrant sous les ondes du vivant. A chaque lecture mise en mots, en formes, en couleurs, en mouvements, c’est tout un monde intérieur qui se (re)structure par ajustement à l’ordre extérieur (qu’il s’approprie en se le représentant). Se faisant nous apprenons à connaître l’autre, en nous et en dehors, pour cheminer gaiement vers l’autonomie et la responsabilité de notre vécu.
Voilà pourquoi nous pouvons appréhender chaque carte ou ce qui en émerge comme une leçon de vie en puissance pour l’enfant qui reste actif en nous jusqu’à notre dernier souffle. En rédigeant ce manuel, Catherine Cluzel-Buron et moi nous sommes positionnées en marraines bienveillantes, avec l’envie de vous enchanter et vous aider à grandir au travers de la combinatoire de 42 lectures différentes, applicables à plusieurs jeux parmi une trentaine sélectionnés…
De quoi apprivoiser vos contradictions et optimiser votre libre arbitre pour transmuter les contraintes en tremplin vers la liberté.
(1) à l’époque directrice marketing