La joie simple de la danse

Nous sommes tous danseurs et danseuses. Plus exactement, je dirai que nous sommes tous « dansant-e-s » pour reprendre cette nuance qui existe en espagnol.
Les « bailadores » cubains sont ainsi emportés et révélés dans la transe de la danse dans les cérémonies de Santería. Cela peut « tomber » sur n’importe qui, qui écoute les tambours, entre dans le cortège et danse jusqu’à une totale osmose avec la musique. Dans le rituel, ils sont alors habillés aux couleurs du dieu en question. On dit alors que ces danseurs d’un jour sont choisis et « chevauchés » par le dieu. Je dirai qu’ils sont inspirés, connectés, en harmonie totale.
Les « bailarines », en revanche sont des professionnels de la danse, apprenant une technique et des codes de mouvement, des chorégraphies classiques ou folkloriques, parfois très formatés et n’ayant plus accès à leurs ressentis.
Nous sommes tous dansants. Notre humanité est profondément dansante, nos gènes portent la mémoire de cette activité humaine primordiale qu’est le mouvement en rythme, la danse. Oui : « ça » groove ! N’importe quel bébé qui entend une musique se met à se balancer et à sourire. L’envie c’est de partager, de « danser avec ». Malheureusement, nos éducations, notre culture nous coupe de cette évidence. Pour obtenir un bon swing en golf, on parle de « concentration relâchée, d’harmonie et de rythme ». Alors, taisez cette petite phrase « je ne sais pas danser (ou chanter d’ailleurs) », fouillez plutôt vos représentations (souvent très élitiste) de la danse puis… faites-vous plaisir, dansez, laissez le groove vous emporter !
Photo : imAges imprObables